Thomas Bernhard – Mon arrière-grand-père était marchand de saindoux
Mon arrière-grand-père était marchand de saindoux, et aujourd’hui
chacun se souvient encore de lui
entre Henndorf et Thalgau,
Seekirchen et Köstendorf,
et ils entendent sa voix
et se serrent
les uns contre les autres à sa table,
qui fut aussi la table du Maître.
En 1881, au printemps,
il se décida pour la vie : il planta
la vigne le long du mur de la maison
et appela les mendiants ;
sa femme, Maria, celle au ruban noir,
lui offrit encore mille ans.
Il inventa la musique des cochons
et le feu de l’amertume,
et parla du vent
et du mariage des morts.
Il ne me donnerait aucun bout de lard
pour mes désespoirs.
***
Thomas Bernhard (1931-1989) – Sur la terre comme en enfer (Auf der Erde und in der Holle, 1957) – Traduit de l’allemand par Susanne Hommel.
Nous serons au Marché de la Poésie le 19 Juin 2010 à 14h15
( attention il y a une erreur sur l’horaire dans la Lettre du Marché)
pour dire des Poèmes de Thomas Bernhard, en hommage à Pierre Chabert.
Barbara HUTT
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HUTT said this on Mai 28, 2010 à 3:25 |