Sylvia Plath – Le pendu (The Hanging Man, 1965)
Par la racine de mes cheveux un dieu s’est emparé de moi.
J’ai grésillé dans ses volts bleus comme un prophète du désert.
Comme une paupière de lézard la nuit s’est fermée d’un bruit sec:
Le monde n’est plus qu’un long jour blanc dans une cavité sans ombre.
Un ennui rapace a cloué ma vie à cette arbre.
S’il était moi, il ferait ce que moi j’ai fait.
*
The Hanging Man
By the roots of my hair some god got hold of me.
I sizzled in his blue volts like a desert prophet.
The nights snapped out of sight like a lizard’s eyelid :
A world of bald white days in a shadeless socket.
A vulturous boredom pinned me in this tree.
If he were I, he would do what I did.
27 June 1960
***
Sylvia Plath (1932-1963)– Collected Poems (Faber & Faber, 1981) – Edited by Ted Hughes – Ariel (Gallimard, 2009) – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Valérie Rouzeau.
« Le vide glacial avance vers nous… », une femme de la veine et compatriote de Carson McCullers
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