Stig Dagerman – Un jour par an (1954)
Un jour par an on devrait faire semblant
que la mort aille s’inscrire au chômage,
que nul ne puisse plus perdre son courage,
que personne ne soit tué pour quelques francs.
Les catastrophes dormiraient calmement,
à leur hôtel, jusques au lendemain.
Nul sur son frère ne porterait la main,
nul ne quitterait ce monde volontairement.
Plus d’incendies, plus aucun enterrement,
les assassins eux-mêmes feraient la grève.
Vous pensez sûrement: ce n’est qu’un rêve.
Moi, je dis seulement: faisons semblant.
23 février 1954
***
Stig Dagerman (1923-1954) – Billets quotidiens (Dagsedlar) (Editions cent pages) – Traduit du suédois par Philippe Bouquet.
on peut toujours rêver surtout le ventre creux des jours sans pain .
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manouche said this on juillet 5, 2010 à 10:08 |
J’aime beaucoup ce que vous publiez de Stig Dagerman. En plus les traductions semblent très réussies, il y a même des rimes ! Merci de m’avoir fait découvrir ce poète.
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Langda said this on juillet 7, 2010 à 8:37 |
Faisons semblant, réellement.
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tilt66 said this on juillet 8, 2010 à 8:58 |
[…] Poème trouvé là […]
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Stig Dagerman – Un jour par an (1954) | Unproductive Poetry said this on juillet 2, 2014 à 11:32 |