Lucian Blaga – Silence (Liniste, 1919)
Le silence est si grand tout autour, qu’il me semble
entendre les rayons de lune se heurter aux fenêtres.
Une voix étrangère
s’est éveillée dans mon coeur
et un désir chante en moi une nostalgie qui n’est pas mienne.
On dit que des ancêtres morts avant l’heure,
malgré leur sang jeune,
leur sang passionné,
leur passion ensoleillée,
viennent,
viennent vivre
en nous
leur vie manquée.
Le silence est si grand tout autour, qu’il me semble
entendre les rayons de lune se heurter aux fenêtres.
Qui sait — ô mon âme, dans quel coeur,
aux douces cordes du silence,
à la harpe des ténèbres tu joueras
par delà les siècles — ton feu étranglé
et ta joie de vivre brisée ? Qui sait ? Qui sait ?
***
Lucian Blaga (1895-1961) – Poèmes de la lumière (Poemele luminii, 1919) – Traduit du roumain par Paul Miclau
Ce poème est très beau. Voici quelques beaux vers de Gilberte Dallas :
« Une femme qui marche
Les seins nus vers l’essaim
Du soleil […]
Sa croupe jaune
Comme la croute du pain qui croque.
[…]
Une femme qui marche cuisses nues
Ce sont de belles cuisses bien longues
Et bien belles comme
Ces cônes de sucre d’autrefois
Du beau sucre qui crisse… »
Un autre extrait : « J’ai embrassé tes seins roides, beaux comme la pérennité et ta bouche, colchique de cendre a dit : haine… »
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Michel de Visconsin said this on décembre 3, 2012 à 10:54 |