Nuno Júdice – Confession (Confissão, 1994)
De l’un et l’autre côté que je suis,
de la lumière et de l’obscurité,
de l’or et de la poussière,
j’entends que l’on me demande de choisir ;
d’abandonner l’inquiétude,
la douleur,
le poids de je ne sais quelle anxiété.
Mais je porte en moi tout
ce que je récuse. Je sens
se coller à mon dos
un lambeau de nuit ;
et je ne sais comment me tourner
vers l’avant, où le matin
se lève.
*
De um e outro lado do que sou,
da luz e da obscuridade,
do ouro e do pó,
ouço pedirem-me que escolha;
e deixe para trás a inquietação,
a dor,
um peso de não sei que ansiedade.
Mas levo comigo tudo
o que recuso. Sinto
colar-se-me às costas
um resto de noite;
e não sei voltar-me
para a frente, onde
amanhece.
***
Nuno Júdice (né en 1949) – Méditation sur des ruines (Meditação sobre ruínas, 1994) – Traduit du portugais par Michel Chandeigne
Oui…je ne sais comment me tourner et c’est pour cela que je ne le tente pas.
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La fin de l’obscurité est toute entière contenue dans le verbe aimer, à la racine du mot.
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Tout à fait d’accord avec vous. Je le sais par expérience. Comme dirait Malcolm Lowry, « No se puede vivir sin amar ». On ne peut vivre sans aimer.
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Mais hélas pour Malcolm Lowry, l’amour n’a pas suffit pour vivre.
Aimer véritablement, est chose si rare.
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Ne me demande pas de t’aimer.
Tu ne demandes pas au soleil couchant
De flotter sur l’océan
Tu ne demandes pas au venimeux serpent
De jouer avec l’enfant
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