Philippe Mathy – Seigneur
Je voudrais pouvoir
Me lever à toute heure
Quitter le grand sommeil
Qui m’habite
Répondre à l’appel mystérieux
Dont je charge ton nom
Afin que – peut-être –
Moins sombre soit cette croix
Qui creuse à l’infini
Le mur de ma maison
Je voudrais ouvrir les bras
Tenter de mourir d’autre chose
Que seulement de vivre
***
Philippe Mathy (poète belge né en 1956) – Invisible passant (Tétras Lyre, 1995)
Très fort, ce poème qui peut être interprété de mille façons selon ce à quoi on croit.
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Poème mystérieux, où l’auteur ferait part de son désir d’abolir sa condition de mortel, même d’humain?
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Je pense en le lisant à autre poème,
Je vis, mais sans vivre en moi,
Et mon espérance est telle
Que je meure de ne pas mourir.
Je vis déjà hors de moi,
Depuis que je meure d’amour ;
Car je vis dans le Seigneur
qui m’a voulue pour Lui :
Quand je lui ai donné mon cœur,
Il y grava cette devise :
Que je meure de ne pas mourir.
Cette divine prison
De l’amour par lequel je vis
A fait Dieu mon captif
Et rendu libre mon cœur.
Mais voir mon Dieu prisonnier
Cause en moi une telle passion
Que je meure de ne pas mourir.
Oh ! Qu’elle est amère cette vie
Où l’on ne jouit pas du Seigneur
Car si l’amour est suave
La longue espérance ne l’est pas.
Retirez-moi, Dieu ce fardeau
Plus pesant que l’acier,
Que je meure de ne pas mourir !
C’est cette vie d’en haut
Qui est la vie véritable,
Mais jusqu’à la mort de cette vie,
On ne peut la posséder.
O mort, ne te dérobe plus.
Que je meure tout d’abord et que je vive !
Que je meurs de ne pas mourir.
Sainte Thérèse d’Avila, Je meurs de ne pas mourir.
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Merci pour ce très beau poème à la foi indubitable.
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Sainte Thérèse d’Avila dit « je meurs de ne pas mourir », et Philippe Mathy, lui, dit ou semble dire « je meurs de mourir ».
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