Rainer Maria Rilke – Un même espace unit tous les êtres…
Un même espace unit tous les êtres : espace
intérieur au monde. En silence l’oiseau
vole au travers de nous. Ô, moi, qui veut grandir,
je regarde au-dehors, et en moi grandit l’arbre.
*
Durch alle Wesen reicht der eine Raum:
Weltinnenraum. Die Vo¨gel fliegen still
durch uns hindurch. O, der ich wachsen will,
ich seh hinaus, und in mir wächst der Baum.
*
Through every being goes a single space:
worldinnerspace. The birds fly silently
through us. O, if I wish to grow apace,
I look outside, and in me grows the tree.
***
Ce n’est même plus « J’aime ». Il n’y a pas de clic pour j’adore !!! Un immense poète qui de ses mots fait jaillir l’émotion primale. Merci pour le partage 🙂
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Elisa said this on novembre 10, 2016 à 6:40 |
Toutes choses, ou presque, font signe à nos cinq sens,
« Oh, souviens-toi! » souffle le moindre tournant.
Un jour que nous perdîmes par négligence
résout de se donner dans le suivant.
Qui compte donc nos gains? Qui nous exclut
des temps anciens, de ces années qui ont fui?
Depuis l’enfance, qu’avons-nous donc appris,
sinon qu’est l’un par l’autre reconnu?
Sinon qu’en nous est la tiédeur embrasée?
Maison, pente des prés, lueur du soir,
d’un visage, soudain, presque tu les pares
et te tiens en nous, embrassante et embrassée.
L’unique espace traverse tout être : univers
d’espace intime. Et les oiseaux silencieux
volent à travers nous. Grandir, je le veux :
je vois dehors, et en moi grandit l’arbre vert.
Je me tourmente, et en moi se tient la maison.
Je me méfie, et en moi le fiable veille.
Aimé que je suis devenu! : en moi sommeille
et pleure le beau reflet de la création.
Almost all things invite our feeling,
each twist and turn whispers: do reminisce!
It wants to be a future offering,
that day to which we didn’t pay notice.
Who tallies our gains? Who does sever
us from old times, from years that won’t return?
And since the beginning, what did we learn
but that one finds oneself in the other?
But that, by us, lukewarmth with warmth is graced?
The house, the meadow slope, the evening rays,
you suddenly nearly give them a face
and lie by us, embracing and embraced.
The space unique through all the creatures flows:
world-inner-space. The calm birds fly and go
through us, oh, right through us. I wish to grow:
I look outside, and in me the tree grows.
I am worried, and in me the house lies.
I am wary, and in me waits safety.
Beloved that I’ve become!: there sleeps by me
creation’s sweet image, and how it cries!
Traductions personnelles
Es winkt zu Fühlung fast aus allen Dingen,
aus jeder Wendung weht es her: Gedenk!
Ein Tag, an dem wir fremd vorübergingen,
entschließt im künftigen sich zum Geschenk.
Wer rechnet unseren Ertrag? Wer trennt
uns von den alten, den vergangnen Jahren?
Was haben wir seit Anbeginn erfahren,
als dass sich eins im anderen erkennt?
Als dass an uns Gleichgültiges erwarmt?
O Haus, o Wiesenhang, o Abendlicht,
auf einmal bringst du’s beinah zum Gesicht
und stehst an uns, umarmend und umarmt.
Durch alle Wesen reicht der eine Raum:
Weltinnenraum. Die Vögel fliegen still
durch uns hindurch. O, der ich wachsen will,
ich seh hinaus, und in mir wächst der Baum.
Ich sorge mich, und in mir steht das Haus.
Ich hüte mich, und in mir ist die Hut.
Geliebter, der ich wurde: an mir ruht
der schönen Schöpfung Bild und weint sich aus
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claudeneuman said this on Mai 26, 2018 à 1:16 |
Le vent saigne.
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Laurent Pasquelin said this on octobre 21, 2020 à 9:05 |
A reblogué ceci sur Les Passeurs.
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Michèle Marie said this on octobre 21, 2020 à 1:52 |