Max Jacob – La terre
Envolez-moi au-dessus des chandelles noires de la terre,
au-dessus des cornes venimeuses de la terre.
Il n’y a de paix qu’au-dessus des serpents de terre,
La terre est une grande bouche souillée,
ses hoquets, ses rires à gorge déployée,
sa toux, son haleine, ses ronflements quand elle dort
me triturent l’âme. Attirez-moi dehors !
Secouez-moi ! empoignez-moi, et toi terre chasse-moi.
Surnaturel, je me cramponne à ton drapeau de soie
que le grand vent me coule dans tes plis qui ondoient.
Je craque de discordes militaires avec moi-même,
je me suis comme une poulie, une voiture de dilemmes
et je ne pourrai dormir que dans vos évidences.
Je vous envie, phénix, faisan doré, condors…
Donnez-moi une couverture volante qui me porte
au-dessus du tonnerre, dehors au cristal de vos portes.
***
Max Jacob (1876-1944) – Sacrifice Impérial (Émile Paul, 1929)
[…] Envolez-moi au dessus du corona des masques et de tout le tralala "La terre est une grande bouche souillée, ses hoquets, ses rires à gorge déployée, sa toux, son haleine, ses ronflements quand elle dort me triturent l’âme." * je vous envie mouettes, goélands, fulmars, graves à bec rouge donnez-moi un tapis volant qui me porte par delà les océans je me reposerai sur la ligne d'horizon celle qui relie mer et ciel en abandonnant la terre. * Max Jacob La terre. "Sacrifice impérial" […]
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Virus, ver de terre. – Sur le fil, là, au juste milieu, dans cet espace entre rêve et réalité, je vous offre mes divagations et couleurs du matin. said this on août 14, 2020 à 7:20 |
Merci, j’aime
et là-bas j’ai déposé des mots….
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ah! bouleversant comme toujours Max Jacob, et il anticipait déjà la suite du drame qui devait l’emporter. Oui, bouleversant
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