Emilio Prados – J’ai fermé ma porte au monde
J’ai fermé ma porte au monde ;
ma chair s’est perdue dans le rêve…
Je suis resté en moi, magique, invisible,
nu comme un aveugle.
Jusqu’à l’extrême bord des yeux
je me suis illuminé par dedans.
Frémissant, transparent,
je restais sur le vent,
telle une coupe claire
d’eau pure,
comme un ange de verre
dans un miroir.
*
Cerré mi puerta al mundo
Cerré mi puerta al mundo;
se me perdió la carne por el sueño…
Me quedé, interno, mágico, invisible,
desnudo como un ciego.
Lleno hasta el mismo borde de los ojos,
me iluminé por dentro.
Trémulo, transparente,
me quedé sobre el viento,
igual que un vaso limpio
de agua pura,
como un ángel de vidrio
en un espejo.
***
Emilio Prados (1899-1962) – Cuerpo perseguido – Corps poursuivi (1928-1929) – Traduit de l’espagnol par Jacques Ancet.
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[…] Je ferme ma porte au monde je me perds dans le rêve je reste en moi invisible suis une sourde aveugle assise au bord de ses yeux les mains sur ses oreilles je cherche la lumière en dedans à travers mes propres ouvertures je vole sur l'air qui entre par ma fenêtre je laisse décanter l'eau du robinet pour croire à la source claire celle qu'on dit pure C'est un monde mes amis, j'ai fermé ma porte! jamadrou © "Les mots pour vous dire" nov 20 poésie écrite après lecture d'un texte d'Emilio Prados lu ici […]
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Se confiner – Sur le fil, là, au juste milieu, dans cet espace entre rêve et réalité, je vous offre écrits vains et couleurs du matin. said this on novembre 7, 2020 à 9:38 |
Confinée
je me perds dans le rêve
je reste en moi invisible
suis une sourde aveugle
assise au bord de ses yeux
les mains sur ses oreilles
je cherche la lumière en dedans
à travers mes propres ouvertures
je vole sur l’air qui entre par ma fenêtre
je laisse décanter l’eau du robinet
pour croire à la source claire
celle qu’on dit pure
C’est un monde mes amis, j’ai fermé ma porte!
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jamadrou said this on novembre 7, 2020 à 9:41 |