Tristan Tzara – Une lueur
pour la route ouverte
pour un repos d’un sou
pour une parole d’eau
comme pour un matin de rire
pour que le mur se dresse
contre le cri du monde
que le vin absurde
aboie dans la tête
et chasse les merveilles
dont il n’a que faire
sous le tas de paroles
où les feuilles se mêlent
pour l’amour du diable
pour l’abeille ronde
pour un seul espoir
le désert aux lèvres
et la mer à boire
il secoue l’arbre
le sommeil de sable
***
Tristan Tzara (1896-1963) – Poésies complètes (Flammarion, 2011)
Pour moi, la poésie ! Rien ne manque, rien de trop ! Parfait et humain pourtant !
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Tzara fut intéressant au moment de dada. Puis il devint un poète scolaire et convenu, un petit bourgeois assez étriqué, et avare. Une anecdote à ce sujet. Un jour, Tzara invite un ami dans un restaurant parisien. Il commande le plat le moins cher, une salade de tomates. L’ami est plutôt déçu et étonné. Le repas se termine et Tzara dit à l’ami en question : « Nous divisons la facture, n’est-ce pas ? »
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