Ingeborg Bachmann – Après des jours gris
Etre libre une heure seulement !
Libre, loin !
Comme des chants nocturnes dans les sphères célestes.
Je voudrais
voler très haut au-dessus des jours,
et chercher l’oubli
au-dessus des eaux sombres
glaner des roses blanches,
donner à mon âme des ailes
et, oh Dieu, ne plus rien savoir
de l’amertume des longues nuits
où les yeux s’ouvrent grand
devant une détresse sans nom.
Des larmes sur mes joues
fruit des nuits de démence,
du bel espoir délirant,
du souhait de briser les chaînes
et de m’abreuver de lumière
Voir la lumière une heure seulement !
Etre libre une heure seulement !
*
Nach grauen Tagen
Eine einzige Stunde frei sein!
Frei, fern!
Wie Nachtlieder in den Sphären.
Und hoch fliegen über den Tagen
möchte ich
und das Vergessen suchen—
über das dunkle Wasser gehen
nach weißen Rosen,
meiner Seele Flügel geben
und, oh Gott, nichts wissen mehr
von der Bitterkeit langer Nächte,
in denen die Augen groß werden
vor namenloser Not.
Tränen liegen auf meinen Wangen
aus den Nächten des Irrsinns,
des Wahnes schöner Hoffnung,
dem Wunsch, Ketten zu brechen
und Licht zu trinken—
Eine einzige Stunde Licht schauen!
Eine einzige Stunde frei sein!
***
Ingeborg Bachmann (1926-1973) – Toute personne qui tombe a des ailes (Poésie/Gallimard, 2015) – Traduit de l’allemand (Autriche) par Françoise Rétif.
je suis rétif devant la succession de clichés « abreuvé de lumière », « détresse sans nom », « briser les chaînes », et devant le simplisme du message lyrique
Pierre
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En effet, le poème n’est pas à la hauteur. Convenu, avec des images trop souvent utilisées en poésie. Sans faire de mauvais jeu de mots, quand on sait dans quelles circonstances tragiques est morte Ingebord Bachmann : le feu ici n’emporte pas le poème.
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