Henri Abril – Notre univers ne peut être caduc…
Notre univers ne peut être caduc
tant qu’y résonne l’espoir des suicidés,
la grille d’égout par où Nerval toise ses mânes
le four astral que Sylvia Plath s’obstine à sonder
la balle de Maïakovski qui vers nos coeurs bifurque
***
Henri Abril (né à Mataró, Espagne, en 1947) – Qu’il fasse beau, qu’il fasse laid – Quintils bancroches (Z4 éditions, 2020)
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Henri Abril – Notre univers ne peut être caduc… – Fundstücke … said this on janvier 19, 2021 à 9:52 |
Je me suis toujours demandé pourquoi la « tribu » des poètes a-t-elle payé un si lourd tribut au suicide ? Hypersensibilité au monde, vision plus aiguë de quelque chose qui nous serait cachée, plus grande difficulté à supporter les injustices criantes ? On connaît les grands suicidés russes ou américains, mais peut-être un peu moins les nombreux poètes français qui, notamment au siècle dernier, mirent fin à leurs jours : ils sont par exemple en majorité dans le splendide bouquet de « poètes maudits » réunis naguère par Pierre Seghers, d’Artaud et Duprey à Robin, Salabreuil et d’autres. On doit y ajouter aussi René Crevel, un des plus beaux poètes surréalistes selon moi, auquel Henri Abril rend justement hommage dans le livre cité par Stéphane Schabrières :
Il n’est pas d’oreille qui appâte
la voix incendiée de René Crevel,
sentez-la palpiter tout au long de sa plaie
ouverte, réouverte à grands cris d’écarlate,
ainsi que les dieux autrefois s’accouplaient
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Solange said this on janvier 20, 2021 à 9:02 |