Jules Supervielle – Pardon
Tu t’accuses de crimes
Que tu n’as pas commis.
Tu tourmentes les chaînes
De ton cœur mal soumis.
Tu cherches qui pourrait
Te servir de bourreau
Et ton meilleur ami
A le regard qu’il faut
Cruauté sur la terre,
Cruauté sur toi-même,
Pardonne-toi d’être homme
Et de te voir changer,
Pardonne-toi le somme
De tes yeux fatigués,
Pardonne à cette main
L’angoisse de ces mots,
Pardonne à tous les maux
Dont s’enfle ta raison,
Pardonne-toi ce jour
Entrant par la fenêtre,
Pardonne-toi le doute
Ou repose ton être
En cette après-midi
De Février, le dix.
***
Jules Supervielle (1884-1960) – Le forçat innocent (Gallimard, 1930)
En cette après-midi
De Février, le dix….. Pourquoi cette date bien précise ? 🤔
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Insomnia said this on avril 10, 2021 à 12:06 |