Alejandro Jodorowsky – C’est comme ouvrir un menhir avec les mains
Cessez de chercher, vous êtes la porte
et les gardiens qui en interdisent l’accès.
Chaque pas vous éloigne du nombril
chimères assoiffées d’aventure.
Vous croyez que le mariage vous libère de la mort
ou que l’argent vous marque dans la hiérarchie divine.
Cessez de chercher, la conscience est le philtre magique,
L’œil capable de rejoindre les orbites vides de Dieu
traversant la mort. Personne ne se rencontre soi-même
en parcourant les mers ou en explorant les cavernes.
C’est difficile, comme ouvrir un menhir avec les mains
car notre âme est plus dure que la pierre.
*
Es como abrir un menhir con las manos
Cesad de buscar, vosotros mismos sois la puerta
y también los guardianes que prohiben la entrada.
A cada paso que dais os alejais del ombligo
convertidos en fantasmas sedientos de aventura.
Creeís que el matrimonio os libera de la muerte
o que el dinero os inscribe en la jerarquía divina.
Cesad de buscar, el filtro mágico es la conciencia,
ojo que puede regresar a las cuencas vacías de Dios
atravesando la muerte. Nadie se encuentra a sí mismo
recorriendo los mares o bajando a cavernas.
No es fácil, es como abrir un menhir con las manos
porque tenemos un alma más dura que la piedra.
***
Alejandro Jodorowsky (né en 1929 à Tocopilla, Chili) – Dire ne suffit pas / No basta decir (Le Veilleur, 2003) – Traduit de l’espagnol (Chili) par Martin Bakero et Emmanuel Lequeux.
[…] J'ai cessé de chercher, je suis la porte et je suis la seule à m'en interdire l’accès. Chaque pas vers elle m'éloigne du nombril et des chimères assoiffées d’aventure. J'ai cru me libérer de la mort en me mariant en concevant des enfants en choisissant un métier passionnant Ai-je cru aussi que l’argent me marquerait dans la hiérarchie divine ? J'arrête de chercher. Ma conscience est le philtre magique elle est l’œil capable de rejoindre l'envers du miroir passerelle traversant la mort. Personne ne se rencontre soi-même en parcourant les mers en traversant les déserts en explorant les cavernes où dansent les ombres C’est long et difficile de passer derrière un miroir épais c'est difficile d'ouvrir cette lourde porte car mon âme est plus dure que le verre… Ne pas la briser. jamadrou@ fortement inspirée par le texte de Alejandro Jodorowsky découvert ici. […]
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Ouvrir un miroir épais – Sur le fil, là, au juste milieu, dans cet espace entre rêve et réalité, je vous offre mes divagations et couleurs du matin. said this on juin 18, 2020 à 9:13 |
Merci
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