Ghérasim Luca – Son corps léger
Son corps léger
est-il la fin du monde ?
C’est une erreur
c’est un délice glissant
entre mes lèvres
près de la glace
mais l’autre pensait:
ce n’est qu’une colombe qui respire
quoi qu’il en soit
là où je suis
il se passe quelque chose
dans une position délimitée par l’orage
Près de la glace c’est une erreur
là où je suis ce n’est qu’une colombe
mais l’autre pensait :
il se passe quelque chose
dans une position délimitée
glissant entre mes lèvres
est-ce la fin du monde ?
C’est un délice quoi qu’il en soit
son corps léger respire par l’orage
Dans une position délimitée
près de la glace qui respire
son corps léger glissant entre mes lèvres
est-ce la fin du monde ?
mais l’autre pensait : c’est un délice
il se passe quelque chose quoi qu’il en soit
par l’orage ce n’est qu’une colombe
là où je suis c’est une erreur
Est-ce la fin du monde qui respire
son corps léger ? mais l’autre pensait :
là où je suis près de la glace
c’est un délice dans une position délimitée
quoi qu’il en soit c’est une erreur
il se passe quelque chose par l’orage
ce n’est qu’une colombe
glissant entre mes lèvres
Ce n’est qu’une colombe
dans une position délimitée
là où je suis par l’orage
mais l’autre pensait :
qui respire près de la glace ?
est-ce la fin du monde ?
quoi qu’il en soit c’est un délice
il se passe quelque chose
c’est une erreur
glissant entre mes lèvres
son corps léger
***
Ghérasim Luca (1913-1994) – La Fin Du Monde, in Paralipomènes (Le Soleil Noir, 1976)
Me fait penser à la musique répétititive qui vous englobe et laisse une trace prégnante .. Un poème sensitif et se laisser bercer par son rythme lancinant …..Une étrange saveur s’en dégage alors… Belle et nécessaire rythmique très immatériel malgrè un langage très corporel… Etrange…….
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Presqu’à écouter plutôt que lire…………. Hum ! Sensuel..
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A lire à voix haute, très troublant.
Cela semble anodin, et puis cela monte et prend possession, exactement comme lors des glissements de corps… Surprenante adéquation de la forme et du fond.
Effectivement, cette beauté peut sauver le monde. J’aime beaucoup cette phrase. Car, toujours, la beauté nous montre le chemin, ai-je écrit sur toutes mes pages.
Merci !
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J’oubliais, je tenais à ajouter que je trouve l’image très bien choisie pour accompagner ce texte.
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En effet, c’est magique, avec un subtil raffinement technique de Pantoum… Merci.
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On peut l’entendre sur
ttp://www.ubu.com/sound/luca.html
Cela en vaut la peine!
Et j’en profite pour corriger l’adresse du site web que j’avais tronqué…
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[…] https://schabrieres.wordpress.com/2009/11/13/gherasim-luca-son-corps-leger-1969/ […]
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[…] Sorgente: Ghérasim Luca – Son corps léger (1969) […]
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Ghérasim Luca – Son corps léger (1969) | Lorenamelis's Blog said this on février 11, 2017 à 8:07 |