Arséni Tarkovski – Vie, vie

Arséni TarkovskiJe ne crois pas aux augures
Et je n’ai pas peur des signes.
Je ne fuis ni l’enfer ni la calomnie.
Il n’y a pas de mort sur terre.
Tous sont immortels. Et tout.
Il ne faut pas avoir peur de la mort,
Ni adolescent, ni vieillard.
Il n’y a que le réel et la lumière,
Ni ténèbres ni mort, non, sur cette terre.
Nous sommes déjà tous sur le rivage,
Et je suis de ceux qui ramènent le filet
Quand l’immortalité est venue en bancs.

*

Жизнь, жизнь

Предчувствиям не верю и примет
Я не боюсь. Ни клеветы, ни яда
Я не бегу. На свете смерти нет.
Бессмертны все. Бессмертно все. Не надо
Бояться смерти ни в семнадцать лет,
Ни в семьдесят. Есть только явь и свет,
Ни тьмы, ни смерти нет на этом свете.
Мы все уже на берегу морском,
И я из тех, кто выбирает сети,
Когда идет бессмертье косяком.

*

Life, Life

I don’t believe in omens, nor fear
foreboding signs. No poisons or lies
will strike me down. There is no death on earth;
everyone’s immortal. Nothing will die.
There’s no need to fear the end—at seventeen
or seventy. There’s only this life, this light
on earth; there’s no darkness or death.
We’re all already on the seashore,
and I’m one of those who hauls in the nets
when immortality swims past a shoal.

***

Arséni Tarkovski (1907-1989)L’avenir seul (Fario, 2013) – Traduit du russe par Christian Mouze – I Burned at the Feast (Cleveland State University Poetry Center, 2015) – Translated by Philip Metres and Dimitri Psurtsev.

~ par schabrieres sur février 7, 2015.

4 Réponses to “Arséni Tarkovski – Vie, vie”

  1. Grand poète russe, oui. Mais pourquoi traduit ici de l’anglais?? Et qui sont les auteurs des deux traductions? Il existe une belle traduction française de ce poème faite depuis l’original russe par Jacques Gaucheron il y a plus de 20 ans (Arséni Tarkovski, Poèmes, éditions Radouga 1991).

    Aimé par 1 personne

    • Bonsoir. Le poème n’est pas traduit de l’anglais mais traduit du russe par Christian Mouze dans le recueil « L’avenir seul » paru en 2013. J’ai mis la traduction en anglais juste pour information.
      J’ai trouvé cette autre traduction mais n’en connais pas le traducteur :

      Je ne crois pas aux pressentiments et les présages
      Ne m’effraient pas. Je ne fuis ni les calomnies,
      ni le poison. La mort n’existe pas sur terre :
      Tous sont immortels. Tout est immortel. Il est inutile
      D’avoir peur de la mort, ni à dix-sept ans,
      Ni à soixante-dix. Il n’y a que réalité et lumière,
      Il n’y a ni ténèbres, ni mort dans ce monde.
      Nous sommes déjà tous au bord de la mer,
      Et je suis de ceux qui tirent les filets
      Quand l’immortalité arrive en masse.

      http://fabienrothey.hautetfort.com/archive/2014/02/28/arseni-tarkovski-vie.html

      Aimé par 1 personne

  2. […] this I dream. Life, Life correspond également à l’un de ses poèmes (extraits traduits ici, ici et là). L’atmosphère ajoute une dimension mystérieuse et une profondeur au poème, […]

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

 
PAGE PAYSAGE

Blog littéraire d'Etienne Ruhaud ISSN 2427-7193

anthonyhowelljournal

Site for art, poetry and performance.

azul griego

The blue and the dim and the dark cloths / Of night and light and the half light

Au-dessus d'un million de toits roses, Sabine Aussenac

Pour dire le monde…par Sabine Aussenac, professeur agrégée d'allemand et écrivain.

ni • ko • ru

Freestyle - inventing it as I do it by merging elements of pragmatism and improvisation.

En toutes lettres

Arts et culture

A nos heurs retrouvés

“Elle dit aussi que s'il n'y avait ni la mer ni l'amour personne n'écrirait des livres.” Marguerite Duras

Luis Ordóñez

Realizador y guionista

Waterblogged

Dry Thoughts on Damp Books

Rhapsody in Books Weblog

Books, History, and Life in General

Romenu

Over literatuur, gedichten, kunst, muziek en cultuur

Acuarela de palabras

Compartiendo lecturas...

Perles d'Orphée

Quelques larmes perlent sur l'âme d'Orphée : Musique - Poésie - Peinture - Sculpture - Philosophie

renegade7x

Natalia's space

Cahiers Lautréamont

Association des Amis Passés Présents et Futurs d'Isidore Ducasse

366 Weird Movies

Celebrating the cinematically surreal, bizarre, cult, oddball, fantastique, strange, psychedelic, and the just plain WEIRD!

LE MONDE DE SOLÈNE

"RÊVER C'EST SE TAIRE"

Fernando Calvo García

Poeta con pasión

Le Trébuchet

Chroniques par C. M. R. Bosqué

Book Around the Corner

The Girl With the TBR Tattoo

lyrique.roumaine

poètes roumains des deux derniers siècles

Lifesaving Poems

Essential poems for hard times

Messenger's Booker (and more)

Australian poetry interviews, fiction I'm reading right now, with a dash of experimental writing thrown in

Reading in Translation

Translations Reviewed by Translators

Richard Gwyn

Writer and Translator

La Labyrinthèque

Histoire de l'art jouissive & enchantements littéraires

Je pleure sans raison que je pourrais vous dire

« Je pleure sans raison que je pourrais vous dire, c'est comme une peine qui me traverse, il faut bien que quelqu'un pleure, c'est comme si c'était moi. » M. D.

L'Histoire par les femmes

L'Histoire par les femmes veut rappeler l’existence de ces nombreuses femmes qui ont fait basculer l’histoire de l’humanité, d’une manière ou d’une autre.

Traversées, revue littéraire

Poésies, études, nouvelles, chroniques

Le Carnet et les Instants

Le blog des Lettres belges francophones

Manolis

Greek Canadian Author

Littérature Portes Ouvertes

Littérature contemporaine, poésie française, recherche littéraire...

The Manchester Review

The Manchester Review

fragmsite

secousse sismique travaillant l’épaisseur d’une lentille de cristal, cette fin du monde de poche s’exprimait tout entière dans la syllabe fragm, identique de “diaphragme” à “fragment”, comme une paillette pierreuse qu’on retrouve pareille à elle-même dans des roches de structures diverses mais dont les éléments principaux, de l’une à l’autre, demeurent constants (Michel Leiris)

Outlaw Poetry

Even when Death inhabits a poem, he does not own it. He is a squatter. In fact, Death owns nothing. - Todd Moore

Locus Solus: The New York School of Poets

News, links, resources, and commentary on poets and artists of the New York School, by Andrew Epstein