Roberto Juarroz – Une arête dans la gorge…
Une arête dans la gorge
peut évider la voix.
Mais la voix vide parle aussi.
Seule la voix vide
peut dire le saut immobile
vers nulle part,
le texte sans paroles,
les trous de l’histoire,
la crise de la rose,
le rêve de n’être personne,
l’amour le plus désert,
les cieux abolis,
les fêtes de l’abîme,
la conque brisée.
Seule la voix vide
peut parler du vide.
Ou de son ombre claire.
*
Una espina en la garganta
puede vaciar la voz.
Pero la voz vacía también habla.
Sólo la voz vacía
puede decir el salto inmóvil
hacia ninguna parte,
el texto sin palabras,
los huecos de la historia,
la crisis de la rosa,
el sueño de ser nadie,
el amor más desierto,
los cielos abolidos,
las fiestas del abismo,
la caracola rota.
Sólo la voz vacía
puede hablar del vacío.
O de su clara sombra.
***
Roberto Juarroz (1925-1995) – Undecima poesía vertical (1988) – Onzième poésie verticale (Lettres vives, 1990) – Traduit de l’espagnol (Argentine) par Fernand Verhesen.
Your blog is a celebration of and a dedication to poetry and art, it is a ‘work of art’ itself… Sincere and genuine Congratulations Mr Chabrieres
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pranavahimaging said this on juin 12, 2016 à 8:48 |
Thank you very much for your compliments. You are right, I try to celebrate poetry every day. Yours sincerely
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schabrieres said this on juin 13, 2016 à 4:42 |
Quel 2000éme post ! Qui plus est , il est tout à fait en accord avec cette commémoration, ça ce Juarrose 2000 posts !
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Vincent said this on juin 13, 2016 à 11:24 |
Merci Vincent. Il faut dire qu’il est doué ce Juarroz !
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schabrieres said this on juin 13, 2016 à 4:43 |