Werner Renfer – D’une pierre on peut faire un poème (1933)
D’une pierre on peut faire un poème,
le rire s’y mêle aux larmes et rien ne dure
que la durée qu’il faut pour changer
et pour rester pareil à soi-même.
La musique des fanfares ne m’émeut plus,
mais la foule des passants me touche toujours,
j’aime les voix perdues au fond des cascades du jour,
et le flot sans nombre des pas qui martèlent les rues
dans le dédale des solitudes.
D’une larme, d’un rire on peut faire un poème,
et la pierre s’y mêle au long des sanglots.
Le bûcheron qui fait des trous dans la forêt,
avec sa hache étincelante dans les arbres
fait retentir comme une cloche dans ma vie,
et la plainte infinie qui s’échappe de l’aurore
mêle à mon sang le parfum des sèves fraîches.
D’une pierre on peut faire un poème,
d’une pierre de larme, de rire, de lune,
d’une simple pierre au bord du chemin,
et tout ce que j’aime y est pour toujours vivant
comme un poème.
***
Werner Renfer (Corgémont, Suisse 1898 – Saint-Imier, Suisse 1936) – La beauté du monde (1933)
Et un et deux et trois poètes Suisses consécutifs alors qu’on joue dans moins d’une heure une place en huitième de finale de la coupe du monde contre les helvètes… ça fait beaucoup ! C’est un coup à nous foutre la poisse ! Mais rien n’y fera, nos poètes des surfaces de réparation, Benzema et Giroud vont la leur mettre bien profond… la balle au fond de leurs filets.
Ps ; C’est juste une Killing Giauque, que le meilleur gagne surtout si c’est la France.
J’aimeJ’aime
Vincent said this on juin 20, 2014 à 6:06 |
Après un tel match, j’ai hâte de découvrir les poètes équatoriens !
J’aimeJ’aime
Vincent said this on juin 20, 2014 à 9:02 |